Dans un univers carcéral au féminin,
Rien n’est prévisible et encore moins bénin.
Spectacle qui dure une heure dix, en extraits
Rassemblés en un montage aux principaux traits
De caractère étonnamment interprétés.
Extraordinaire jeu où tout peut péter …
Née quelque part «dans le souvenir» qu’elle en a,
Son regard, sa voix, posent aussitôt le fracas
Dans lequel s’exposent et explosent les tracas
Qu’elle crie dans un silence tout intérieur
Qui habite l’enfer sans vue sur l’extérieur.
«Peur d’espérer, d’imaginer, de ressentir» ;
«Recroquevillée» sur elle-même. Sentir
«Le dégoût, l’horreur, la honte», sans un quartier
D’humanité. Son propre rejet fait trembler
De peur, quand on n’a plus rien à quoi ressembler.
L’absence systématique de solitude
Ajoute une douleur à celles déjà rudes.
On a hâte de découvrir le texte entier.
Avec ces vingt minutes d’authenticité,
L’actrice révèle toute l’intensité
Des multiples personnages qu’elle interprète,
Donnant à chacune la sensibilité
Si bien décrite sous différentes facettes.
Le drame au quotidien qui interdit tout rêve
Jusqu’à cet ultime épuisement dont on crève.
«Haine des humiliations», sans intimité,
«Haine de soi», devenue légitimité,
Haine qui s’accroche en habit d’infirmité
Couvrant l’existence désormais limitée.
Ce texte, fluide et superbement écrit,
Coule pudiquement dans le sang des proscrits.
Béatrice Chaland / b.c.lerideaurouge
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«Une fille sans personne». De Carine Lacroix. Mise en scène, Interprétation Corinne Menant. Et avec Ann Parkins. Par la compagnie «Insolence is beautiful !» Scènes sur Seine, à Mains d’œuvres. (Captation vidéo en direct, 18-03-2021, 14h45)★★★
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